Comment vivre ? de Sarah Bakewell

 

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« A quel point je le fais mien…il me semble que c’est moi-même. » écrivait André Gide à propos de Montaigne.
Cet été Montaigne me tient compagnie et me suit partout…sur le sable brûlant de l’Atlantique, sur les pentes arrondies des monts d’Auvergne ou sur les verts chemins qui serpentent la campagne de la Haute-Loire (voilà, vous savez tout de mes vacances !).
Partout Montaigne m’accompagne…à sauts et à gambades…
« C’est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t’avertit dès l’entrée que je ne me suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n’y ai eu aucune considération de ton service ni de ma gloire. » précise Montaigne en introduction de ses « Essais ».

Au programme :  » Un Eté avec Montaigne » d’Antoine Compagnon, « Montaigne à cheval » de Jean Lacouture, « Comment vivre ? » de Sarah Bakewell et enfin et surtout une relecture de morceaux choisis des « Essais », version Folio Classique dirigée par Pierre Michel avec une magnifique préface d’André Gide (version sincèrement recommandée !).

Montaigne est un compagnon de vie très agréable à vivre.
Un ami idéal : jamais démonstratif, jamais donneur de leçons, toujours présent, toujours attentif.

Montaigne nous raconte comment affronter la peur de la mort, comment tirer le meilleur de chaque instant de notre vie, comment lire…comment vivre…

Ici, Sarah Bakewell nous propose une éclairante et passionnante biographie de Montaigne.

Au menu du compagnonnage : de nombreux extraits des « Essais », des anecdotes savoureuses, une remarquable mise en contexte historique et un instructif défilement de la vie de Montaigne.

Je conseille vivement la lecture de ce livre à tous ceux qui n’ont pas le temps (vive les 35 heures !), le courage (oui, il en faut parfois pour lire les 3 tomes en vieux français !) de lire les « Essais ».

« Je mets tout lecteur de Montaigne au défi de ne pas poser le livre à un moment ou à un autre pour s’écrier, incrédule : Comment a-t-il su tout cela de moi ? » écrit le journaliste Bernard Levin à propos des « Essais ».

Exit Music de Ian Rankin

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« Je n’étais toujours pas persuadé d’être un auteur de roman policier. Pour moi, je faisais des commentaires sur la vie présente en Écosse, sur ses manies et ses psychoses, sur les défauts de son caractère. Je disséquais une nation. » confiait Rankin au tout début des aventures de son célèbre et cynique Inspecteur John Rebus.

«Exit Music» (titre d’une chanson de Radiohead) est la 17ème et dernière enquête de Rebus.
Rebus va partir à la retraite…

La fin inéluctable de cette série inquiéta beaucoup ses lecteurs passionnés, à tel point que la MSP11 du Fife, Helen Eadie, fan de Rebus, posa la question au Parlement d’Écosse : « Pouvons-nous changer les lois de façon que les officiers de police judiciaires d’Édimbourg puissent travailler jusqu’à 65 ans ? »

«Lundi matin, la sonnerie de son réveil serait superflue. Il pourrait prolonger le petit déjeuner pendant toute la journée, ranger son costume dans l’armoire, d’où il ne sortirait que pour les enterrements. Il connaissait les histoires effrayantes…Les gens qui cessaient le travail et se retrouvaient dans la boîte la semaine suivante…»

Tiens, ça me donne envie de chialer…

Rebus et son associée Siobbhan Clarke sont chargés d’enquêter sur l’assassinat d’un poète russe dissident, Alexander Todorov.
Tout proche, trop proche du lieu du crime rôde l’inévitable et inséparable ennemi de Rebus, le truand Cafferty.

Comme dans tous les «Rebus» de Rankin règne la belle et sordide Edimbourg : sombres pubs et ruelles malfamées.

Dans ce dernier opus (tiens, ça me donne envie de chialer..) Rankin nous offre une Ecosse en mal d’indépendance aux mains liées par des oligarques russes très gourmands, trop gourmands…

Rankin est un maître du polar.
Son Rebus, après dix-sept livres, est devenu mon ami.
Tiens, ça me donne envie de chialer..

Je crois bien que je vais tous les relire…

Rebus : son cynisme, sa révolte désinvolte contre l’autorité, sa bande-son (The Who, Les Stones, Nick Cave, Patti Smith…que du très très bon, pour les amateurs, veuillez consulter ce lien : http://sabotagetimes.com/music/ian-rankin-50-songs-i-love/)

«Au-delà du sentier se dressait un haut mur derrière lequel, Rebus le savait, s’étendait un site industriel devenu inutile. Un peu moins d’un an plus tôt, c’était encore une brasserie, mais presque tous les bâtiments étaient en cours de démolition et on démontait les cuves à fermentation en acier.
Naguère, la ville possédait trente ou quarante brasseries. Il n’y en avait plus qu’une, pas très loin, dans Slateford Road.»

Tiens, ça me donne envie de retourner en Ecosse..

«Adieu notre réputation écossaise
Adieu notre gloire passée
Adieu même notre nom d’Ecosse
Si réputé pour ses exploits guerriers
Désormais la Sark recouvre les sables de Solway
Et la Tweed coule jusqu’à l’océan
Marquant la limite de la province anglaise
Une nation aux mains de gredins.»